L'immigration de l'Ancienne à la Nouvelle-France

Pourtant, la France présentait à cette époque divers symptômes de maladie sociale qui auraient justifié un plus grand nombre de réfugiés au Canada, où l'abondance des ressources contrastait avec la famine et le chômage de ses couches les plus pauvres. Sans être vraiment surpeuplée, la France manifestait des conditions favorables à l'émigration qui, eussent-elles coïncidé avec une réelle attraction du Canada, auraient pu favoriser le départ de forts contingents de colons vers le Nouveau Monde. Mais les Français migraient peu et le Canada, pays lointain, sauvage et dangereux, avait auprès d'eux une bien mauvaise réputation. Par surcroît, les autorités croyaient que la population française ne se développait pas autant qu'elle aurait pu et même qu'elle diminuait, suite aux guerres, à la peste et à la misère.
Quoiqu'il en soit, il résulte de ce faible peuplement fondateur que la souche canadienne-française est issue d'un relativement petit nombre de personnes, soit moins de 10 000 immigrants. Si on s'en tient aux immigrants masculins, desquels on aura reçu le nom de famille transmis au fil des générations, ce nombre est réduit à 4 500 environ, soit l'effectif des immigrants qui ont eu au moins un fils qui se soit marié.
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